Bruxelles, le 27 février 2024 – Aujourd’hui, le Parlement européen a franchi une étape décisive pour restaurer et protéger de la biodiversité en Europe en adoptant le règlement sur la restauration de la nature. Une victoire arrachée à quelques voix près, après une campagne de désinformation sans précédent et de multiples tentatives de torpillage du texte. Proposé dans le cadre du « Green Deal » de l’UE, ce règlement vise à restaurer 20% des terres et mers européennes d’ici 2030, avec un objectif ultime de 100% des espaces dégradés d’ici 2050. Le texte environnemental le plus ambitieux depuis 30 ans Pour la première fois, le texte fixe des objectifs opérationnels clairs, un dispositif de suivi et une redevabilité des Etats membres pour restaurer les écosystèmes dégradés. Parmi les principaux objectifs et mesures : – Restauration de 20% des terres et mers européennes d’ici 2030 – Restauration de 100% des espaces dégradés d’ici 2050 – Inversion du déclin des populations de pollinisateurs – Mesures de restauration des écosystèmes terrestres, marins, agricoles, forestiers, urbains et des cours d’eau – Obligation de mettre en place des mesures pour prévenir la détérioration des écosystèmesObligation de mettre en place des mesures pour restaurer les populations d’oiseaux (espèces parapluies) – Plantation de 3 milliards d’arbres supplémentaires – Fixation d’échéances pour combler les lacunes en matière de connaissance de l’état de conservation des habitats Alors que 81% des habitats et écosystèmes de l’UE sont en mauvais état de conservation, ce texte est le plus important pour la biodiversité européenne depuis 30 ans. L’Union européenne se positionne ainsi parmi les leaders de la protection et de la restauration de la biodiversité. Selon le Forum économique mondial, 50% du PIB mondial dépend de la nature et de ses services : assurer la bonne santé des écosystèmes est donc une nécessité pour la biodiversité mais aussi pour l’économie et la préservation des capacités productives de l’UE. Une victoire citoyenne face à des stratégies électoralistes Voté de justesse (329 voix pour sur 628 députés présents en séance, soit 14 de plus que les 315 requises), le texte a survécu, bien qu’affaibli, aux efforts sans précédent déployés par les partis de droite et d’extrême-droite pour le torpiller : Inversant causes et conséquences, les opposants au texte ont déclaré que le celui-ci aurait des effets néfastes sur l’agriculture, la pêche et la société en général, menaçant la sécurité alimentaire de l’Europe et les emplois. A ce titre, le Parti Populaire européen a appelé au rejet du texte (voir résolution du PPE), rejoignant les partis d’extrême droite et entrainant dans son sillage une partie du centre-droit. L’argumentaire sur la sécurité alimentaire a été largement démonté par les scientifiques, qui ont été plus de 6 000 à dénoncer la désinformation à l’œuvre, en mettant en exergue les véritables menaces pour nos systèmes de production : le changement climatique et la perte de biodiversité et de services écosystémiques – et l’urgence de protéger et restaurer la nature. Faute d’arguments, le Père Noël avait même été appelé en renfort par le PPE… Face à cela, la mobilisation de l’ensemble de la société civile a porté ses fruits (citoyens, scientifiques, organisations paysannes et environnementales, entreprises…). Cette victoire témoigne de l’attente forte des citoyen·nes pour des mesures environnementales ambitieuses. A l’approche des élections européennes du 9 juin 2024, cette attente doit être entendue. |