Ce mercredi, le Parlement européen se prononcera sur la révision de la Directive sur la qualité de l’air. Les valeurs limites européennes actuelles sont beaucoup trop laxistes et très éloignées des valeurs guides publiées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en septembre 2021. L’ambition de cette révision doit être de s’aligner sur les valeurs définies par la science afin de protéger la santé de toutes et tous et de sauver de nombreuses vies. En juin dernier, la commission Environnement du Parlement avait adopté un texte qui rehaussait l’ambition du texte proposé par la Commission européenne en octobre 2021 et misait sur l’amélioration de la qualité de l’air en suivant les recommandations de l’OMS. Un vote à la fois pragmatique et rassurant. Agir coûterait 5 fois moins cher que de subir les effets de la pollution de l’air, d’après l’étude d’impact réalisée par la Commission européenne pour accompagner cette révision de deux directives actuelles, datant de 2008 et 2004 et basées sur des connaissances aujourd’hui dépassées. La révision proposée est donc une stratégie gagnant-gagnant qui devrait être votée avec enthousiasme par les eurodéputés européens pour améliorer la qualité de vie et la santé de l’ensemble des Européens, mais aussi celle de la biodiversité et des écosystèmes. Or, pour ce vote en plénière, de nombreux amendements ont été déposés par des député·es conservateurs, de droite, d’extrême-droite et même de Renew (Renaissance), visant à saper l’ambition du texte pour protéger la santé financière des plus grands pollueurs. Il est essentiel au contraire que le Parlement vote le texte proposé par la commission Environnement, qui permettra de protéger la santé des citoyens ainsi que les finances publiques. En France, la pollution de l’air aux particules PM2,5 provoque 40 000 décès par an, ce qui représente 7% de la mortalité totale. Le dioxyde d’azote (NO2) est quant à lui responsable de 7 000 décès par an d’après Santé Publique France. La mauvaise qualité de l’air coûte 100 milliards d’euros par an en France, d’après une rapport commission d’enquête du Sénat, en dépenses de santé bien sûr, mais aussi pour l’économie, avec une baisse des rendements agricoles et une perte de productivité due aux maladies liées à la pollution de l’air. Ceci représente un coût de 1 470 €/hab./an ! Affaiblir ce texte serait donner raison aux plus grands lobbies industriels, sacrifier de nombreuses vies et continuer à siphonner d’importants fonds publics pour la seule réparation des dommages causés par la pollution de l’air. |