Ce vendredi 17 février 2023, des agriculteurs du syndicat FDSEA 31 sont venus déverser des tonnes de fumier et des vieux pneus devant la Maison de l’environnement de Midi-Pyrénées à TOULOUSE. Ces actions sont sans aucun fondement. Au demeurant, le fait que les pouvoirs publics l’aient laissée faire nous paraît inadmissible sur le fond et sur la forme.
Des revendications dirigées contre la mauvaise cible
Sur le fond, ces syndicats agricoles, tenants d’une agriculture dite conventionnelle, voudraient faire croire, que le mal-être des agriculteurs/ices serait causé par les associations – reconnues d’intérêt général – de protection de la nature et de l’environnement que fédère FNE Midi-Pyrénées, et le mouvement France Nature Environnent (FNE) plus généralement.
Sur la forme, il est totalement incompréhensible que les pouvoirs publics accompagnent de telles actions qui se traduisent par une atteinte aux biens (avec le déversement de détritus sur l’espace public), et aux personnes (avec plusieurs menaces, jets de projectiles et une agression directe d’un des manifestants à l’égard de notre directeur salarié posté devant l’entrée de nos locaux de travail).
Est-ce que les difficultés de l’agriculture ne trouvent pas plutôt leurs causes dans le changement climatique (qui apporte son lot de gelées tardives, de sècheresses etc.), dans l’utilisation de pesticides (dont les agriculteurs/ices sont les premières victimes avec de plus en plus de maladies professionnelles reconnues), ou dans le modèle économique agricole actuel (qui les endette à vie) ?
Des actes violents et répétés à l’égard de notre fédération
Est-ce qu’il est entendable que ces agriculteurs/ices de la FDSEA 31 continuent de mener de telles actions, qui sont pour eux l’occasion de se débarrasser de vieux pneus ou autres déchets ? Comment comprendre également que les forces de police restent passives même devant des actes d’insultes et de violence de la part d’(ir)responsables agricoles ?
Ceci d’autant moins que des faits analogues se sont déroulés devant la Maison de l’environnement de Midi-Pyrénées il y 3 ans (février 2020), et que notre plainte contre ses responsables est restée sans suite à ce jour…
Ce faisant, ces syndicats et les pouvoirs publics qui accompagnent leurs actions, promeuvent un modèle agricole dépassé qui assèche les nappes phréatiques et les cours d’eau, stérilise et pollue les sols, l’eau et l’atmosphère et utilise des produits chimiques toxiques tant pour les agriculteurs/ices qui les manient et leurs proches, que pour l’ensemble de la population et du vivant.
Pour Cécile ARGENTIN, Présidente de FNE Midi-Pyrénées :
Nous sommes face à une partie du monde agricole qui est dans le déni : le déni du réchauffement climatique, de cultures qui deviennent inadaptées tant du fait du stress hydrique que thermique , déni de la toxicité pour la santé et le monde vivant, l’eau, de trop nombreux produits phytosanitaires. Oui la situation est très critique pour nombre d’entre eux nous le savons, mais il n’est pas d’autres solutions que de changer et s’adapter. Les associations n’ont pas la main sur la politique agricole commune (PAC) . Déverser des tonnes ou des milliers de tonnes de fumier sur toutes les places de France ne changera rien à cette réalité qui s’impose à tous